Elle ne lui plaisait pas du tout. Ils étaient trop nombreux sur
leur boule minable. Cela grouillait, pullulait. C’était abject !
Cet infime virus se croyait conscient, et dans sa présomption
il se croyait sans limite, il débordait son domaine.
Pourtant, Il avait cru réaliser un chef-d’œuvre. Les hommes
n’étaient pas si mal au début. Et puis ils étaient devenus méchants, voleurs,
meurtriers, pollueurs. Ils sacrifiaient leur individualité dans une société sans
âme.
Et ces êtres prétendaient dominer l’univers. Déjà ils
construisaient des boites de conserve pour voyager vers d’autres planètes,
bientôt d’autres soleils.
Ils allaient souiller d’autres mondes, les dépouiller de leur
énergie, les défigurer par des mines, les polluer jusque dans leur atmosphère
jusqu’à les rendre invivable pour eux même et leur descendance, malgré toute
leur science, et repartir détruire d’autres mondes ensuite.
Vraiment ces hommes étaient insupportables, esclaves d'eux même
et détruisant tout ce qu'ils touchaient.
D'un geste de l'index, il déclencha le cataclysme qui balaya la
race humaine de la réalité universelle.
Point final !
Quoi? Cette fin vous déplait ? Bon je ne dis plus rien, à vous
d'imaginer la fin.
Ou bien Dieu anéantit l'humanité...
Ou bien il n'y parvint pas...
Ce geste n'étant dicté que par la crainte de voir l'évolution
de l'homme l'amener un jour à menacer Dieu, il échoua. (Car chacun sait que dans
une bonne histoire qui se respecte le bon droit doit gagner).
Dieu avait attendu trop longtemps. Le virus humain s’était
échappé du laboratoire et résistait même aux antibiotiques.
Le cataclysme n'anéantit pas la race humaine, elle lutta et par
sa science et sa volonté survécut. Dieu entra dans une colère terrible et essaya
tous les moyens en sa possession. Quand le répertoire fut épuisé, il s'aperçut
que l'homme existait encore.
Alors l'homme contre-attaqua, par ses super héros costumés, par
ses scientifiques amoureux de leur assistante, par ses ordinateurs
infaillibles.
Et Dieu fut vaincu par l'homme.
Ou bien vous, lecteur, vous êtes athée.
Alors Dieu n'existe pas, dieu n'a jamais existé et n'existera
jamais, je n'ai pas à chercher de fin pour Vous, car alors, il n'y a jamais eu
d'histoire.
*
* Cliché 2
*
Je ne suis qu'une relique du passé.
J'ai quitté ma société pour traverser l'immense espace, suivant
une technique maintenant démodée, l'hibernation.
J'ai dormi des millénaires tandis que ma race gagnait les
étoiles en quelques secondes par le sub-espace, tandis que toutes les races de
la galaxie quittaient leur berceau planétaire pour former une vaste communauté
d'amour et de coopération.
Mais si j'ai échoué dans ma mission qui était d'ouvrir l'espace
à l'homme, je ne regrette rien:
Car à la place j'ai franchi pour la première fois une dimension
non moins redoutable, le temps! Je suis un témoin du passé.
Et pour cet exploit, j'ai été accueilli en triomphateur. Au
début j'étais abasourdi. Surtout lorsqu'une masse ovoïde d'un mètre de haut
m'expliqua télépathiquement que la race humaine s'étant éteinte depuis pas mal
de siècles, ils n'avaient pu découvrir aucun humain pour m'accueillir. Cet œuf
brunâtre était ce qui s'en rapprochait le plus.
La plupart des êtres galactiques auraient échappé à ma
perception limité à quelques faisceaux étroits de vibrations.
Mon guide possédait la vue, l'ouie et le sens tactile. Sa
dimension se rapprochait de la mienne.
Depuis, je me suis habitué à lui. C'est Iui qui m’a consolé en
m'affirmant que toutes les races de l'univers connaissaient la terre.
Les fouilles archéologiques aillant mis à jour les vestiges
d'une civilisation incroyablement évoluée Il me supplia d'accepter de faire une
conférence dans un grand amphithéâtre.
Et me voila aujourd'hui devant sept à huit cents créatures.
Pour la majorité, je ne les vois qu'en partie, car ils ont souvent plus de trois
dimensions.
Je presse ma tête contre l'amplificateur qui, je le sais,
transmettra les clichés télépathiques que je formerai consciemment. Autant les
traduire en parole. D'abord, je les remercie chaleureusement de leur accueil. En
retour je ressens comme un bruit sourd de sympathie, ils m'approuvent. Puis, je
me lance dans mon exposé. Je glorifie la science toute puissante qui leur a
permit d’étendre leur civilisation et qui m'a projeté témoin vivant de mon temps
vers le future.
Viens ensuite la conférence eI1e-même.
Je leur décris avec passion ma civilisation, les nations, les
cités, les buildings puissants lançant leur défi de béton au ciel, les bateaux
,les avions, les premières fusées.
Bizarre, je perçois un froid mental soudain.
Je leur parle de nos organismes sociaux, de nos jeux, de nos
sports, de nos coutumes.
Pourquoi la salle se vide-t-elle?
Lorsque j'en arrive sans conviction à mon propre lancement,
apogée de la science souveraine, ma voix se casse. Il n'y a plus personne.
L'œuf pensant s'approche de moi en se tortillant comme s'il
était gêné.
-Je m'excuse nous croyions que vous veniez de la grande
civilisation terrestre.
-Mais je viens de celle-ci, mon peuple a conquit les étoiles !
-Mais nous tous, nous avons conquit les étoiles, vous n'avez aucun
intérêt pour nous. Nous connaissons le type de votre société. Réalisme,
matérialisme tout pour le béton. Nous sommes ou plutôt étions ainsi. Ce que nous
admirons, c'est l'art babylonien, les fresques égyptiennes, les beautés d'atlantis,
la Grèce antique, voila les civilisations dont nous espérions le témoignage.
Je ris à gorge déployée en pensant au pompeux discours d'adieu
de mon départ.
*
* Cliché 3
*
Je l'ai bien regardé dans la rue.
Soudain j'ai traversé et je lui ai dis:
- Vous êtes bien jolie mademoiselle.
Elle m'a dévisagé fort étonnée car enfin on n’interpelle pas
ainsi les gens!
Mais elle désirait se montrer maîtresse d'elle-même aussi elle
me répondit:
-Ne pensez-vous pas que c'est un peu banal ?
-C’est la vérité, ai-je protesté, mais j'ai compris que Je ne
l'avais pas convaincu, aussi j'ai ajouté: J'aurais pu dire que votre peau
satinée est plus fraîche que la fleur qui s'ouvre au jour le matin sous les
caresses de la rosée. J'aurais pu dire qu'au fond de vos yeux immenses brille un
feu cent fois plus intense que le soleil du Sahara. Ou que vos longs cheveux
dorés me font penser à une mer que le soleil cherche à calmer de ses rayons en
l'effleurant doucement. Et que de ce pas léger où vous allez vous semblez plutôt
flotter que marcher. Et que vos lèvres, tout droit sorties d'un tableau de
Léonard de Vinci, s'entrouvrent sur des dents plus blanches que les draps de mon
enfance. Oui, j 'aurais pu dire tout cela, car ce n'est que vérité, mais dire
que vous êtes jolie résume tout cela, c'est plus simple et plus beau.
Elle m'a sourit puis dans les brumes de l'irréalité, a disparu.
*
* Cliché 4
*
Petite boule peureuse et immobile, repliée sur elle-même, c'est
ainsi qu'il naquit en fœtus.
Etonné de sa propre existence, il se déplia lentement. Il
considéra son corps et comprit sa force.
S'appuyant péniblement sur ses jambes et ses bras, il se leva,
silhouette solitaire dans un paysage de rocaille.
Il commença par marcher puis courut, Il allait vite, il était
puissant, il était satisfait.
Peut-être par jeu, un animal le doubla.
Le quadrupède allait plus vite que lui et il le jalousa.
Alors il sauta sur son dos, maîtrisant l'animal, il était à
nouveau le plus rapide.
Il pouvait parcourir son continent, mais il était limité par la
mer. Aussi il construisit des bateaux avec des voiles gigantesques gonflées par
le vent.
Et ainsi d'animaux en radeaux, il faisait le tour de sa
planète.
Mais Dieu que c'était long. Plusieurs mois. Aussi il inventa
des machines plus puissantes que le muscle d'un cheval ou que le souffle d'Eole:
Les voitures et les navires à hélices. Il pouvait maintenant aller partout sur
son monde en quelques semaines.
Mais il était encore tenaillé par deux désirs :
-Il ne pouvait aller plus vite en rampant sur son sol,
-et le ciel le défiait puisqu'il était né sans ailes.
Il fit le ballon, le dirigeable, et enfin l’avion. Maître du
ciel, de la terre et de la mer, ses engins étaient de plus en plus véloces:
Mach1, Mach2, Mach3, etc.
Grâce à de nouvelles énergies: Pétrole, électricité, rayons
solaires, atome.
Ce n'était pas assez, il lui fallait dompter l'espace. Mais
celui-ci était immense et exigeait des vitesses encore plus étourdissantes. Ses
fusées, chimiques puis atomiques, et ensuite ses vaisseaux cosmiques, ioniques,
au plasma, solaires ou également atomiques lui offrirent les planètes puis les
étoiles, toujours plus rapides:1 km/s, 10, 100,1000,toujours plus loin.
200000km/s,299791km/s.
Et puisque la matière se trouvait là devant un mur
infranchissable pour sa célérité, il se fit lumière pour suivre la lumière dans
sa course. Mais celle-ci ne va jamais qu’à 299792.5 km/s.
Aussi pour aller plus vite encore, l’homme se fit pensée et sa
vitesse fut infinie.
*
* Cliché 5
*
La nouvelle avait éclaté brusquement, provoquée par un
laconique communiqué du ministère de la paix:
"La guerre est déclarée".
Toutes les explications qui suivirent pendant plusieurs jours
ne pouvaient l'atténuer.
"Il faut bien comprendre que nos diplomates ont tout fait pour
l'éviter ! Ils ont même consentit à jouer à la belote délassant le tarot qui est
notre jeu national."
Suprême humiliation! Je comprenais maintenant par quelles
servitudes, ils étaient passés.
"Mais méprisant notre geste de bonne volonté les représentants
de l'autre nation ont gagné. C'était une attaque par surprise, nous ne pouvions
supporter plus. "
"Il faut faire la guerre pour préserver la paix!"
J'étais bien d'accord avec eux.
Je fus cependant un peu refroidi lorsque je reçus le petit
télégramme bleu.
Considérant mes mérités, le ministère de la paix acceptait ma
candidature comme volontaire pour sauver ma patrie.
Je n'avais jamais fais une telle demande, mais je savais que si
je ne me présentais pas sous les vingt-quatre heures je serai considéré comme
traître ou espion et exécuté.
Aussi je me précipitais vers la première caserne, oh pardon,
Auberge d'accueil pour jeunes volontaires.
Je passais le porche sur lequel était inscrit en lettres d'or
la phrase rituelle: "Il faut mourir pour pouvoir vivre".
Alors commença mon instruction. Elle dura le quart d'heure
réglementaire où un adjudant de l'armée de la paix m'expliqua laborieusement
comment appuyer sur la gâchette, me félicita et me renvoya.
Je me retrouvais le lendemain en plein désert au quart de la
distance entre ma patrie et le noir ennemi. Nous étions bien un million d'homme
un fusil dans les mains, mais personne sur qui tirer.
Soudain un avion nous survola. Où était donc la protection
aérienne ? Quelque chose s'en détacha et je perdis conscience.
Une bombe atomique venait d'anéantir un million d'hommes. On
montra ma photo à la télé, glorifiant mon courage et mon sacrifice. Comme un
million de mes camarades, je reçus instantanément une dizaine de médailles.
En réalité le ministère de la paix nous avait sciemment
sacrifié pour repérer les bases atomiques énnemies. Malheureusement, les autres
connaissaient nos bases par espionnage, et toutes ces les bases atomiques furent
détruites.
La paix fut signée par l'état major d'exception en période de
guerre, tout juste constitué.
Les hostilités se soldaient par trois millions de morts de
chaque coté, ce qui mit fin aux problèmes de démographie du ministère de
l'expansion et de chômage du ministère du travail.
Il y eut bien danger de scandale lorsque notre sacrifice
calculé faillit être dévoilé mais le secrétariat à la liberté d’expression
réussit à museler la presse.
C'est ce que m'expliqua saint Pierre au paradis, ou du moins
son plénipotentiaire. C'était l'œuvre de l'enfer. Aussi il accepta ma
candidature, que je ne lui avais d'ailleurs pas offerte, me nomma ange de
deuxième classe, me mit un éclair dans les bras et me téléporta aux portes du
royaume noir ou un pauvre diable porteur d'un trident, tout aussi étonné que moi
me regarda.
C'est alors qu'un nuage apparut au-dessus de nous et qu'un
objet s'en détacha.
* *
*
*
* Cliché 6
*
Glex se mourrait dans l'espace en flottant mollement.
Il mourrait tout simplement de faim.
Il avait beau tendre des toiles de plus en plus gigantesques,
aucune proie ne venait s'y prendre. Glex était une sorte d'araignée dont les
moucherons auraient quitté leur territoire.
Mais Glex était une araignée fort particulière puisqu'elle ne
mangeait que les métaux, qu'elle pouvait capturer dans sa toile magnétique. Mais
il est rare que les corps errants de l'espace aient une teneur de plus de
quatre-vingt-dix pour cent en métal, comme l'exigeait l'appareil digestif de
Glex.
Mais la nature avait crée Glex et elle se devait de le nourrir.
Malheureusement elle mettait trop de temps à traiter chimiquement les métaux, et
les satelliser constituait encore un autre problème, pour une force dont
l'unique agent est le hasard.
Pourtant elle avait réussi à créer la nourriture de l'araignée
galactique, mais celle-ci
n'était pas partout, et l'animal du vide ne l'avait plus
rencontré depuis fort longtemps. Il errait à sa recherche, et cette galaxie, au
loin, constituait sa dernière chance.
Peu à peu se créait sur la planète Terre une atmosphère, tandis
qu'elle se refroidissait, qu'elle se solidifiait.
D'immenses nappes d'eau la recouvra presque entièrement. Là,
dans le laboratoire de la mer, l'eau fIltrant les rayons cosmiques assez
inégalement, la première cellule naquit.
Elle se divisa, se perpétua, s'organisa, se compliqua, et au
bout d'une lente évolution il y eut une véritable faune sous-marine, qui émigra
sur les terres émergées. Encore des millions d'années et un cycle stable de
nourriture s'établit, soleil+eau+matière=Plante=herbivore=
carnivore=engrais=plante.
Et la marche s'accélérait, elle se chiffra en milliers d'années
lorsque enfin un embryon d'intelligence dura et se perpétua, l'homme.
Et le rythme s'accéléra encore pour l'amélioration mentale des
humains.
En l'an 2000,il franchissait une étape par décennie.
Enfin l'homme fut près. Traitant les matières premières, il
construisit des vaisseaux de plus en plus rapides et conquit peu à peu la
galaxie. Maintenant, implanté un peu partout, effectuant de fructueux échanges
entre ses divers mondes, il parait profiter de sa suprématie d'animal tout
puissant sans prédateur.
Le Riga 6021 fut porté disparu le 10 mars 20014. Disparition
anodine et sans portée mais.
Glex sentit un choc dans la texture de sa toile. Le réseau
magnétique venait de capturé quelque chose.
En tremblant, la créature affaiblie s'en approcha, priant le
ciel qu'il ne s'agisse pas d'un simple météore.
Non, c’était une masse ovoïde d’acier presque pur.
Glex avala goulûment l'astronef tout entier, et son système
d'absorption à base d'acide corrosif lui permit de le digérer.
Il était sauvé.
Glex parcourait depuis assez longtemps, l'océan espace pour
savoir que lorsque l’on rencontre des objets aussi purs, c'est qu'il existe un
véritable banc de ces animaux dans les parages.
Bientôt, il pourrait se reproduire par scissiparité. Bientôt
ils seraient des milliers à l'affût dans l'espace, guettant ces petits
moucherons. Oui Glex remercia la nature d'avoir créé cette nourriture tout
exprès pour lui.
*
*
* Cliché 7
*
-Mademoiselle Ray, je suis reporter et j'aimerai vous poser
quelques questions pour mon journa.
Elle le regarda d'un air las. Le petit sourire supérieur qu'il
arborait l'alerta. Elle était fatiguée, encore un qui pensait avoir trouver.
Dommage pour lui, il n'était pas si mal pour un homme.
Ses premières questions furent d'abord anodines, puis il posa
la première question réellement importante.
-Annie Ray, comment se fait-il que vous soyez à la fois une actrice
en passe de devenir la première star de ce millénaire et une scientifique dont
les travaux sont reconnus par les savants, même les Nobels.
Elle tenta sans grande conviction une réponse du genre:
-Je ne suis pas une femme objet, je désire avoir une carrière
sérieuse pour prouver qu'une femme n'est pas seulement vouée à une chose aussi
futile que le cinéma.
Mais il ne paraissait pas satisfait.
Dommage, il paraissait sympathique, et elle, quel effet lui
faisait-elle ? Probablement plus que de la sympathie. Depuis longtemps elle
s’était habituée aux sentiments des hommes et même des femmes. Tous étaient
séduits. Cela faisait parte de ses défenses naturelles.
-Annie, je vous appellerai ainsi puisque c'est la coutume avec les
comédiens. Je n'insisterai pas sur le fait que vos incroyables connaissances
s'expliquent mal par vos études, car vous n'avez jamais dépassé la maîtrise. Je
rappellerai certain faits. Le quatre août 2008,un car plonge soudain dans la
seine. Vous étiez là. Sans perdre un instant, vous plongez et ramenez trois
enfants. Outre l'exploit en lui-même, vous êtes restée plusieurs minutes sous
l'eau, hors les témoins ont certifié aux journalistes que vous n'étiez même pas
essoufflée.
-Vous savez les journalistes.
-En septembre de l'an 16, vous quittez précipitamment et sans
raison le plateau de tournage pour vous précipiter à quelques fenêtres de là sur
un chantier. Juste au moment de votre arrivée une grue s'abat, son sol porteur
s'effondrant. Penchée à quarante cinq degrés, la tour a freiné dans sa chute, et
les ouvriers ont pu quitter la zone dangereuse avant que plusieurs tonnes de
ferrailles ne s'écrasent soudain libérés.
-Allez-vous me traiter de voyante maintenant ? Quel est votre
journal? Les mystères indous ou quoi? Ce n'était qu'une coïncidence.
-Coïncidence ? j'ai dix histoires du même ordre. Et la fois ou un
landau s’est envolé devant une voiture, et cette autre ou vous avez soulevé cet
énorme madrier qui écrasait un ouvrier.
-Suis-je une sorcière?
-Non une mutante!
-Vous n'avez aucune preuve!
-C'est vrai, mais l'opinion publique est quelque chose de
mystérieux qui remue sans preuve, et puis les autres non plus n'en avaient pas.
-Quels autres, monsieur Asking ?
- Les autres reporters qui sont venu vous rendre visite et
qui ont depuis disparus.
-Vous rêvez ou plutôt non, Asking, j'en suis désolée pour vous,
vous m'avez convaincue, vous n'avez pas peur vous?
-De quoi Annie?
Elle se concentra et pensa le vide à la place que le jeune
homme occupait. Mais contrairement aux autres fois, il ne se passa rien.
-Je vous remercie Annie, j'avais besoin d'une certitude, et c'était
la seule façon de l'obtenir.
Elle sentait une volonté s'opposer à la sienne. Incroyable !
-Vous pouvez cesser votre attaque Annie, vous comprenez, j'espère
que vous n'avez rien à craindre de moi.
Elle se détendit, comprit soudain pourquoi il lui paraissait si
sympathique.
-Quel est ton prénom Asking.
Il lui sourit et répondit
- Dan, chérie, et nous serons le départ d'une nouvelle race.
*
* Cliché 8
*
* * *
-Depuis quelques décennies, ils stagnent, ne trouve-tu pas?
-Oui, c'est certain, depuis Einstein, rien de bien neuf n'a été
trouvé.
-Ils croient progresser à pas de géants alors qu'ils ne font que
mettre en application de vieilles connaissances.
-Quelle race décevante, nous croyons pourtant les avoir bien lancer
en leur faisant découvrir la relativité, mais dieu qu'ils ont été longs à
découvrir une partie des implications techniques.
-Oh! Il y a eut tout de même la conquête de l'espace!
-Hum! Théoriquement c'était depuis longtemps possible, et grâce à
la guerre ils ont rapidement résolu les problèmes de propulsion.
-Ah oui la guerre! C'est bizarre comme une chose aussi barbare les
fait tant progresser techniquement. A croire que c'est un facteur capital de
leur évolution.
-Dégoûtant!
-Et depuis, ils n’avancent guère. ILs n'en sont même pas à Mars. Et
s’ils continuent à regarder à leur sous comme ils le font, ils ne sont pas près
de l'atteindre. Si encore cet argent servait à soulager et développer les pays
pauvres, mais mon œil !
-Oui qu’ils sont lents, on dirait qu'ils traînent un boulet
derrière eux.
Ils sont en train d'épuiser toutes leurs ressources terrestres
en restant sur place.
-Les recherches sur la biologie, capitales à leur stade piétinent.
-Ils défigurent leur planète. Si encore ils remplaçaient ces
paysages dus aux hasards par d'autres beautés, une plus grande diversité.
-Mais non, l'homme a un cerveau mais l’humanité ne semble pas en
avoir. Ils se développent avec moins d'intelligence qu'une colonie de fourmis.
-Quant à leurs idéologies, c'est le bouquet.
Prenez la France, un petit pays type.
Leur gouvernement vient fourrer son nez dans les affaires qui
ne concernent que les quatre milliers d'habitants d'une commune, et il a de plus
la prétention de régler à son niveau des problèmes mondiaux tels que la
pollution, la lutte contre les trusts internationaux.
-Quoi ? Un gouvernement ? Quelle horreur ! Quel archaïsme !
-Autre exemple, toute leur morale est basée sur un travail à plein
temps. Le chômeur n'a plus qu'à se suicider ou à cacher leur honte. Que
feront-ils lorsque la mécanisation permettra de satisfaire les besoins de tous
avec peu de travail?
-Tels que je les connais, ils essaieront de retarder la
mécanisation et de créer des besoins artificiels, alors qu'ils pourraient se
consacrer plus nombreux à la recherche qui fait progresser l'humanité, tout en
travaillant à mi-temps et vivre enfin sa vie en ayant le temps de s'intéresser à
autre chose.
-C'est ce qu'ils feront. C'est ce qu'ils commencent à faire.
-Parfois, j'en ai mare de ce monde, j'ai envie de le laisser tomber
et d'aller aider à progresser un autre peuple. je me demande si celui-la
parviendra jamais à notre niveau de civilisation.
-Je n'en sais rien, mais s'ils continuent à s'enfermer dans des
théologies idiotes plus ou moins anti progrès, j'en doute.
-Bon j'attends encore dix ans, et s'ils ne progressent pas, nous
ferons naître un petit génie en biologie. J'espère que cette fois-ci, ce sera le
bon départ !