7 clichés de l'espace temps

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* Cliché 1

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Il considéra un instant sa réalisation.

Elle ne lui plaisait pas du tout. Ils étaient trop nombreux sur leur boule minable. Cela grouillait, pullulait. C’était abject !

Cet infime virus se croyait conscient, et dans sa présomption il se croyait sans limite, il débordait son domaine.

Pourtant, Il avait cru réaliser un chef-d’œuvre. Les hommes n’étaient pas si mal au début. Et puis ils étaient devenus méchants, voleurs, meurtriers, pollueurs. Ils sacrifiaient leur individualité dans une société sans âme.

Et ces êtres prétendaient dominer l’univers. Déjà ils construisaient des boites de conserve pour voyager vers d’autres planètes, bientôt d’autres soleils.

Ils allaient souiller d’autres mondes, les dépouiller de leur énergie, les défigurer par des mines, les polluer jusque dans leur atmosphère jusqu’à les rendre invivable pour eux même et leur descendance, malgré toute leur science, et repartir détruire d’autres mondes ensuite.

Vraiment ces hommes étaient insupportables, esclaves d'eux même et détruisant tout ce qu'ils touchaient.

D'un geste de l'index, il déclencha le cataclysme qui balaya la race humaine de la réalité universelle.

Point final !

Quoi? Cette fin vous déplait ? Bon je ne dis plus rien, à vous d'imaginer la fin.

Ou bien Dieu anéantit l'humanité...

Ou bien il n'y parvint pas...

Ce geste n'étant dicté que par la crainte de voir l'évolution de l'homme l'amener un jour à menacer Dieu, il échoua. (Car chacun sait que dans une bonne histoire qui se respecte le bon droit doit gagner).

Dieu avait attendu trop longtemps. Le virus humain s’était échappé du laboratoire et résistait même aux antibiotiques.

Le cataclysme n'anéantit pas la race humaine, elle lutta et par sa science et sa volonté survécut. Dieu entra dans une colère terrible et essaya tous les moyens en sa possession. Quand le répertoire fut épuisé, il s'aperçut que l'homme existait encore.

Alors l'homme contre-attaqua, par ses super héros costumés, par ses scientifiques amoureux de leur assistante,  par ses ordinateurs infaillibles.

Et Dieu fut vaincu par l'homme.

Ou bien vous, lecteur, vous êtes athée.

Alors Dieu n'existe pas, dieu n'a jamais existé et n'existera jamais, je n'ai pas à chercher de fin pour Vous, car alors, il n'y a jamais eu d'histoire.

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* Cliché 2

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Je ne suis qu'une relique du passé.

J'ai quitté ma société pour traverser l'immense espace, suivant une technique maintenant démodée, l'hibernation.

J'ai dormi des millénaires tandis que ma race gagnait les étoiles en quelques secondes par le sub-espace, tandis que toutes les races de la galaxie quittaient leur berceau planétaire pour former une vaste communauté d'amour et de coopération.

Mais si j'ai échoué dans ma mission qui était d'ouvrir l'espace à l'homme, je ne regrette rien:

Car à la place j'ai franchi pour la première fois une dimension non moins redoutable, le temps! Je suis un témoin du passé.

Et pour cet exploit, j'ai été accueilli en triomphateur. Au début j'étais abasourdi. Surtout lorsqu'une masse ovoïde d'un mètre de haut m'expliqua télépathiquement que la race humaine s'étant éteinte depuis pas mal de siècles, ils n'avaient pu découvrir aucun humain pour m'accueillir. Cet œuf brunâtre était ce qui s'en rapprochait le plus.

La plupart des êtres galactiques auraient échappé à ma perception limité à quelques faisceaux étroits de vibrations.

Mon guide possédait la vue, l'ouie et le sens tactile. Sa dimension se rapprochait de la mienne.

Depuis, je me suis habitué à lui. C'est Iui qui m’a consolé en m'affirmant que toutes les races de l'univers connaissaient la terre.

Les fouilles archéologiques aillant mis à jour les vestiges d'une civilisation incroyablement évoluée Il me supplia d'accepter de faire une conférence dans un grand amphithéâtre.

Et me voila aujourd'hui devant sept à huit cents créatures. Pour la majorité, je ne les vois qu'en partie, car ils ont souvent plus de trois dimensions.

Je presse ma tête contre l'amplificateur qui, je le sais, transmettra les clichés télépathiques que je formerai consciemment. Autant les traduire en parole. D'abord, je les remercie chaleureusement de leur accueil. En retour je ressens comme un bruit sourd de sympathie, ils m'approuvent. Puis, je me lance dans mon exposé. Je glorifie la science toute puissante qui leur a permit d’étendre leur civilisation et qui m'a projeté témoin vivant de mon temps vers le future.

Viens ensuite la conférence eI1e-même.

Je leur décris avec passion ma civilisation, les nations, les cités, les buildings puissants lançant leur défi de béton au ciel, les bateaux ,les avions, les premières fusées.

Bizarre, je perçois un froid mental soudain.

Je leur parle de nos organismes sociaux, de nos jeux, de nos sports, de nos coutumes.

Pourquoi la salle se vide-t-elle?

Lorsque j'en arrive sans conviction à mon propre lancement, apogée de la science souveraine, ma voix se casse. Il n'y a plus personne.

L'œuf pensant s'approche de moi en se tortillant comme s'il était gêné.

-         Je m'excuse nous croyions que vous veniez de la grande civilisation terrestre.

-         Mais je viens de celle-ci, mon peuple a conquit les étoiles !

-         Mais nous tous, nous avons conquit les étoiles, vous n'avez aucun intérêt pour nous. Nous connaissons le type de votre société. Réalisme, matérialisme tout pour le béton. Nous sommes ou plutôt étions ainsi. Ce que nous admirons, c'est l'art babylonien, les fresques égyptiennes, les beautés d'atlantis, la Grèce antique, voila les civilisations dont nous espérions le témoignage.

 

Je ris à gorge déployée en pensant au pompeux discours d'adieu de mon départ.

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* Cliché 3

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Je l'ai bien regardé dans la rue.

Soudain j'ai traversé et je lui ai dis:

- Vous êtes bien jolie mademoiselle.

Elle m'a dévisagé fort étonnée car enfin on n’interpelle pas ainsi les gens!

Mais elle désirait se montrer maîtresse d'elle-même aussi elle me répondit:

-         Ne pensez-vous pas que c'est un peu banal ?

-         C’est la vérité, ai-je protesté, mais j'ai compris que Je ne l'avais pas convaincu, aussi j'ai ajouté: J'aurais pu dire que votre peau satinée est plus fraîche que la fleur qui s'ouvre au jour le matin sous les caresses de la rosée. J'aurais pu dire qu'au fond de vos yeux immenses brille un feu cent fois plus intense que le soleil du Sahara. Ou que vos longs cheveux dorés me font penser à une mer que le soleil cherche à calmer de ses rayons en l'effleurant doucement. Et que de ce pas léger où vous allez vous semblez plutôt flotter que marcher. Et que vos lèvres, tout droit sorties d'un tableau de Léonard de Vinci, s'entrouvrent sur des dents plus blanches que les draps de mon enfance. Oui, j 'aurais pu dire tout cela, car ce n'est que vérité, mais dire que vous êtes jolie résume tout cela, c'est plus simple et plus beau.

Elle m'a sourit puis dans les brumes de l'irréalité, a disparu.

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*  Cliché 4

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Petite boule peureuse et immobile, repliée sur elle-même, c'est ainsi qu'il naquit en fœtus.

Etonné de sa propre existence, il se déplia lentement. Il considéra son corps et comprit sa force.

S'appuyant péniblement sur ses jambes et ses bras, il se leva, silhouette solitaire dans un paysage de rocaille.

Il commença par marcher puis courut, Il allait vite, il était puissant, il était satisfait.

Peut-être par jeu, un animal le doubla.

Le quadrupède allait plus vite que lui et il le jalousa.

Alors il sauta sur son dos, maîtrisant l'animal, il était à nouveau le plus rapide.

Il pouvait parcourir son continent, mais il était limité par la mer. Aussi il construisit des bateaux avec des voiles gigantesques gonflées par le vent.

Et ainsi d'animaux en radeaux, il faisait le tour de sa planète.

Mais Dieu que c'était long. Plusieurs mois. Aussi il inventa des machines plus puissantes que le muscle d'un cheval ou que le souffle d'Eole: Les voitures et les navires à hélices. Il pouvait maintenant aller partout sur son monde en quelques semaines.

Mais il était encore tenaillé par deux désirs :

-         Il ne pouvait aller plus vite en rampant sur son sol,

-         et le ciel le défiait puisqu'il était né sans ailes.

Il fit le ballon, le dirigeable, et enfin l’avion. Maître du ciel, de la terre et de la mer, ses engins étaient de plus en plus véloces: Mach1, Mach2, Mach3, etc.

Grâce à de nouvelles énergies: Pétrole, électricité, rayons solaires, atome.

Ce n'était pas assez, il lui fallait dompter l'espace. Mais celui-ci était immense et exigeait des vitesses encore plus étourdissantes. Ses fusées, chimiques puis atomiques, et ensuite ses vaisseaux cosmiques, ioniques, au plasma, solaires ou également atomiques lui offrirent les planètes puis les étoiles, toujours plus rapides:1 km/s, 10, 100,1000,toujours plus loin. 200000km/s,299791km/s.

Et puisque la matière se trouvait là devant un mur infranchissable pour sa célérité, il se fit lumière pour suivre la lumière dans sa course. Mais celle-ci ne va jamais qu’à 299792.5 km/s.

Aussi pour aller plus vite encore, l’homme se fit pensée et sa vitesse fut infinie.

 

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* Cliché 5

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La nouvelle avait éclaté brusquement, provoquée par un laconique communiqué du ministère de la paix:

"La guerre est déclarée".

Toutes les explications qui suivirent pendant plusieurs jours ne pouvaient l'atténuer.

"Il faut bien comprendre que nos diplomates ont tout fait pour l'éviter ! Ils ont même consentit à jouer à la belote délassant le tarot qui est notre jeu national."

Suprême humiliation! Je comprenais maintenant par quelles servitudes, ils étaient passés.

"Mais méprisant notre geste de bonne volonté les représentants de l'autre nation ont gagné. C'était une attaque par surprise, nous  ne pouvions supporter plus. "

"Il faut faire la guerre pour préserver la paix!"

J'étais bien d'accord avec eux.

Je fus cependant un peu refroidi lorsque je reçus le petit télégramme bleu.

Considérant mes mérités, le ministère de la paix acceptait ma candidature comme volontaire pour sauver ma patrie.

Je n'avais jamais fais une telle demande, mais je savais que si je ne me présentais pas sous les vingt-quatre heures je serai considéré comme traître ou espion et exécuté.

 

Aussi je me précipitais vers la première caserne, oh pardon, Auberge d'accueil pour jeunes volontaires.

Je passais le porche sur lequel était inscrit en lettres d'or la phrase rituelle: "Il faut mourir pour pouvoir vivre".

Alors commença mon instruction. Elle dura le quart d'heure réglementaire où un adjudant de l'armée de la paix m'expliqua laborieusement comment appuyer sur la gâchette, me félicita et me renvoya.

Je me retrouvais le lendemain en plein désert au quart de la distance entre ma patrie et le noir ennemi. Nous étions bien un million d'homme un fusil dans les mains, mais personne sur qui tirer.

Soudain un avion nous survola. Où était donc la protection aérienne ? Quelque chose s'en détacha et je perdis conscience.

Une bombe atomique venait d'anéantir un million d'hommes. On montra ma photo à la télé, glorifiant mon courage et mon sacrifice. Comme un million de mes camarades, je reçus instantanément une dizaine de médailles.

En réalité le ministère de la paix nous avait sciemment sacrifié pour repérer les bases atomiques énnemies. Malheureusement, les autres connaissaient nos bases par espionnage, et toutes ces les bases atomiques furent détruites.

 

La paix fut signée par l'état major d'exception en période de guerre, tout juste constitué.

Les hostilités se soldaient par trois millions de morts de chaque coté, ce qui mit fin aux problèmes de démographie du ministère de l'expansion et de chômage du ministère du travail.

Il y eut bien danger de scandale lorsque notre sacrifice calculé faillit être dévoilé mais le secrétariat à la liberté d’expression réussit à museler la presse.

C'est ce que m'expliqua saint Pierre au paradis, ou du moins son plénipotentiaire. C'était l'œuvre de l'enfer. Aussi il accepta ma candidature, que je ne lui avais d'ailleurs pas offerte, me nomma ange de deuxième classe, me mit un éclair dans les bras et me téléporta aux portes du royaume noir ou un pauvre diable porteur d'un trident, tout aussi étonné que moi me regarda.

C'est alors qu'un nuage apparut au-dessus de nous et qu'un objet s'en détacha.

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* Cliché 6

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Glex se mourrait dans l'espace en flottant mollement.

Il mourrait tout simplement de faim.

Il avait beau tendre des toiles de plus en plus gigantesques, aucune proie ne venait s'y prendre. Glex était une sorte d'araignée dont les moucherons auraient quitté leur territoire.

Mais Glex était une araignée fort particulière puisqu'elle ne mangeait que les métaux, qu'elle pouvait capturer dans sa toile magnétique. Mais il est rare que les corps errants de l'espace aient une teneur de plus de quatre-vingt-dix pour cent en métal, comme l'exigeait l'appareil digestif de Glex.

Mais la nature avait crée Glex et elle se devait de le nourrir. Malheureusement elle mettait trop de temps à traiter chimiquement les métaux, et les satelliser constituait encore un autre problème, pour une force dont l'unique agent est le hasard.

Pourtant elle avait réussi à créer la nourriture de l'araignée galactique, mais celle-ci

n'était pas partout, et l'animal du vide ne l'avait plus rencontré depuis fort longtemps. Il errait à sa recherche, et cette galaxie, au loin, constituait sa dernière chance.

Peu à peu se créait sur la planète Terre une atmosphère, tandis qu'elle se refroidissait, qu'elle se solidifiait.

D'immenses nappes d'eau la recouvra presque entièrement. Là, dans le laboratoire de la mer, l'eau fIltrant les rayons cosmiques assez inégalement, la première cellule naquit.

Elle se divisa, se perpétua, s'organisa, se compliqua, et au bout d'une lente évolution il y eut une véritable faune sous-marine, qui émigra sur les terres émergées. Encore des millions d'années et un cycle stable de nourriture s'établit, soleil+eau+matière=Plante=herbivore= carnivore=engrais=plante.

Et la marche s'accélérait, elle se chiffra en milliers d'années lorsque enfin un embryon d'intelligence dura et se perpétua, l'homme.

Et le rythme s'accéléra encore pour l'amélioration mentale des humains.

En l'an 2000,il franchissait une étape par décennie.

Enfin l'homme fut près. Traitant les matières premières, il construisit des vaisseaux de plus en plus rapides et conquit peu à peu la galaxie. Maintenant, implanté un peu partout, effectuant de fructueux échanges entre ses divers mondes, il parait profiter de sa suprématie d'animal tout puissant sans prédateur.

 

Le Riga 6021 fut porté disparu le 10 mars 20014. Disparition anodine et sans portée mais.

Glex sentit un choc dans la texture de sa toile. Le réseau magnétique venait de capturé quelque chose.

En tremblant, la créature affaiblie s'en approcha, priant le ciel qu'il ne s'agisse pas d'un simple météore.

Non, c’était une masse ovoïde d’acier presque pur.

Glex avala goulûment l'astronef tout entier, et son système d'absorption à base d'acide corrosif lui permit de le digérer.

Il était sauvé.

Glex parcourait depuis assez longtemps, l'océan espace pour savoir que lorsque l’on rencontre des objets aussi purs, c'est qu'il existe un véritable banc de ces animaux dans les parages.

Bientôt, il pourrait se reproduire par scissiparité. Bientôt ils seraient des milliers à l'affût dans l'espace, guettant ces petits moucherons. Oui Glex remercia la nature d'avoir créé cette nourriture tout exprès pour lui.

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* Cliché 7

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-         Mademoiselle Ray, je suis reporter et j'aimerai vous poser quelques questions pour mon journa.

 

Elle le regarda d'un air las. Le petit sourire supérieur qu'il arborait l'alerta. Elle était fatiguée, encore un qui pensait avoir trouver. Dommage pour lui, il n'était pas si mal pour un homme.

Ses premières questions furent d'abord anodines, puis il posa la première question réellement importante.

-         Annie Ray, comment se fait-il que vous soyez à la fois une actrice en passe de devenir la première star de ce millénaire et une scientifique dont les travaux sont reconnus par les savants, même les Nobels.

 

Elle tenta sans grande conviction une réponse du genre:

-         Je ne suis pas une femme objet, je désire avoir une carrière sérieuse pour prouver qu'une femme n'est pas seulement vouée à une chose aussi futile que le cinéma.

 

Mais il ne paraissait pas satisfait.

Dommage, il paraissait sympathique, et elle, quel effet lui faisait-elle ? Probablement plus que de la sympathie. Depuis longtemps elle s’était habituée aux sentiments des hommes et même des femmes. Tous étaient séduits. Cela faisait parte de ses défenses naturelles.

-         Annie, je vous appellerai ainsi puisque c'est la coutume avec les comédiens. Je n'insisterai pas sur le fait que vos incroyables connaissances s'expliquent mal par vos études, car vous n'avez jamais dépassé la maîtrise. Je rappellerai certain faits. Le quatre août 2008,un car plonge soudain dans la seine. Vous étiez là. Sans perdre un instant, vous plongez et ramenez trois enfants. Outre l'exploit en lui-même, vous êtes restée plusieurs minutes sous l'eau, hors les témoins ont certifié aux journalistes que vous n'étiez même pas essoufflée.

-         Vous savez les journalistes.

-         En septembre de l'an 16, vous quittez précipitamment et sans raison le plateau de tournage pour vous précipiter à quelques fenêtres de là sur un chantier. Juste au moment de votre arrivée une grue s'abat, son sol porteur s'effondrant. Penchée à quarante cinq degrés, la tour a freiné dans sa chute, et les ouvriers ont pu quitter la zone dangereuse avant que plusieurs tonnes de ferrailles ne s'écrasent soudain libérés.

-         Allez-vous me traiter de voyante maintenant ? Quel est votre journal? Les mystères indous ou quoi? Ce n'était qu'une coïncidence.

-         Coïncidence ? j'ai dix histoires du même ordre. Et la fois ou un landau s’est envolé devant une voiture, et cette autre ou vous avez soulevé cet énorme madrier qui écrasait un ouvrier.

-         Suis-je une sorcière?

-         Non une mutante!

-         Vous n'avez aucune preuve!

-         C'est vrai, mais l'opinion publique est quelque chose de mystérieux qui remue sans preuve, et puis les autres non plus n'en avaient pas.

-         Quels autres, monsieur Asking ?

-    Les autres reporters qui sont venu vous rendre visite et qui ont depuis disparus.

-         Vous rêvez ou plutôt non, Asking, j'en suis désolée pour vous, vous m'avez convaincue, vous n'avez pas peur vous?

-         De quoi Annie?

Elle se concentra et pensa le vide à la place que le jeune homme occupait. Mais contrairement aux autres fois, il ne se passa rien.

-         Je vous remercie Annie, j'avais besoin d'une certitude, et c'était la seule façon de l'obtenir.

 

Elle sentait une volonté s'opposer à la sienne. Incroyable !

-         Vous pouvez cesser votre attaque Annie, vous comprenez, j'espère que vous n'avez rien à craindre de moi.

 

Elle se détendit, comprit soudain pourquoi il lui paraissait si sympathique.

-         Quel est ton prénom Asking.

 

Il lui sourit et répondit

- Dan, chérie, et nous serons le départ d'une nouvelle race.

*

* Cliché 8

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* * *

-         Depuis quelques décennies, ils stagnent, ne trouve-tu pas?

 

-         Oui, c'est certain, depuis Einstein, rien de bien neuf n'a été trouvé.

 

 

-         Ils croient progresser à pas de géants alors qu'ils ne font que mettre en application de vieilles connaissances.

 

-         Quelle race décevante, nous croyons pourtant les avoir bien lancer en leur faisant découvrir la relativité, mais dieu qu'ils ont été longs à découvrir une partie des implications techniques.

 

-         Oh! Il y a eut tout de même la conquête de l'espace!

-         Hum! Théoriquement c'était depuis longtemps possible, et grâce à la guerre ils ont rapidement résolu les problèmes de propulsion.

 

-         Ah oui la guerre! C'est bizarre comme une chose aussi barbare les fait tant progresser techniquement. A croire que c'est un facteur capital de leur évolution.

 

-         Dégoûtant!

 

-         Et depuis, ils n’avancent guère. ILs n'en sont même pas à Mars. Et s’ils continuent à regarder à leur sous comme ils le font, ils ne sont pas près de l'atteindre. Si encore cet argent servait à soulager et développer les pays pauvres, mais mon œil !

 

-         Oui qu’ils sont lents, on dirait qu'ils traînent un boulet derrière eux.

 

Ils sont en train d'épuiser toutes leurs ressources terrestres en restant sur place.

-         Les recherches sur la biologie, capitales à leur stade piétinent.

-         Ils défigurent leur planète. Si encore ils remplaçaient ces paysages dus aux hasards par d'autres beautés, une plus grande diversité.

-         Mais non, l'homme a un cerveau mais l’humanité ne semble pas en avoir. Ils se développent avec moins d'intelligence qu'une colonie de fourmis.

-         Quant à leurs idéologies, c'est le bouquet.

 

Prenez la France, un petit pays type.

Leur gouvernement vient fourrer son nez dans les affaires qui ne concernent que les quatre milliers d'habitants d'une commune, et il a de plus la prétention de régler à son niveau des problèmes mondiaux tels que la pollution, la lutte contre les trusts internationaux.

-         Quoi ? Un gouvernement ? Quelle horreur ! Quel archaïsme !

 

-         Autre exemple, toute leur morale est basée sur un travail à plein temps. Le chômeur n'a plus qu'à se suicider ou à cacher leur honte. Que feront-ils lorsque la mécanisation permettra de satisfaire les besoins de tous avec peu de travail?

 

-         Tels que je les connais, ils essaieront de retarder la mécanisation et de créer des besoins artificiels, alors qu'ils pourraient se consacrer plus nombreux à la recherche qui fait progresser l'humanité, tout en travaillant à mi-temps et vivre enfin sa vie en ayant le temps de s'intéresser à autre chose.

 

-         C'est ce qu'ils feront. C'est ce qu'ils commencent à faire.

 

-         Parfois, j'en ai mare de ce monde, j'ai envie de le laisser tomber et d'aller aider à progresser un autre peuple. je me demande si celui-la parviendra jamais à notre niveau de civilisation.

 

-         Je n'en sais rien, mais s'ils continuent à s'enfermer dans des théologies idiotes plus ou moins anti progrès, j'en doute.

 

-         Bon j'attends encore dix ans, et s'ils ne progressent pas, nous ferons naître un petit génie en biologie. J'espère que cette fois-ci, ce sera le bon départ !

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